Comment agit le paracétamol sur notre organisme pour soulager les douleurs et faire baisser la fièvre?

Depuis sa mise sur le marché en 1955, le paracétamol est l’une des molécules les plus utilisées dans le domaine pharmaceutique, réputée pour ses effets antalgiques (anti-douleur) et antipyrétique (diminue la douleur) avérés.

Mais s’il a fait l’objet de bon nombre de recherches et d’essais cliniques, le paracétamol n’avait, jusque-là, pas livré l’ensemble de ses secrets et les chercheurs restaient toujours perplexes quant au mécanisme d’action de cette molécule sur l’organisme humain et quant à sa redoutable efficacité en tant qu’anti-douleur. Des études approfondies ont été menées et notamment en France, ce qui a permis de percer bon nombre des secrets du paracétamol et d’en savoir plus sur ce processus

Il faut rappeler que le paracétamol a été découvert, purement par hasard, à la fin du 19ème siècle. Confondant naphtalène et acétanilide, deux médecins ont mis en évidence les effets antipyrétiques de deux composantes, le paracétamol et la phénacétine. Quelques années et quelques recherches primaires plus tard, un médecin a par la suite affirmé que le paracétamol était toxique pour le foie et qu’il ne fallait pas l’inclure dans la composition des médicaments. Soixante ans plus tard, des essais cliniques prouveront que ces allégations sont fausses et que le paracétamol est très bien assimilé par l’organisme sans qu’il ne constitue un danger pour le système rénal ou qu’il ne favorise son déséquilibre. Il obtiendra son autorisation de mise sur le marché en France e 1957. Depuis, il est dans la composition de bon nombre de médicaments, délivrés avec ou sans prescription.

S’intéressant de près à cette molécule antalgique et antipyrétique quasi « miraculeuse », des chercheurs français de l’Inserm ont cherché à comprendre le mode de fonctionnement du paracétamol et son effet sur l’organisme. Pour cela, ils se sont associés avec des chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier mais aussi avec des chercheurs du Laboratoire de recherche de Laboratory Leuven en Belgique. Leurs recherches ont permis de mettre en évidence le rôle fondamental joué par une protéine du cerveau dans l’action antalgique du médicament.

Selon ces chercheurs, le paracétamol n’est pas le principe actif au vrai sens du terme qui agit pour soulager la douleur. Cet effet est obtenu grâce à la métabolisation du médicament dans l’organisme. D’abord, la molécule est transformée au niveau du foie puis elle se retrouve dans le sang avant de parvenir au cerveau. Combinée avec l’acide arachidonique, elle favorise la production d’un acide gras qui agira sur des récepteurs situés à la surface des neurones et c’est ainsi que la douleur sera atténuée petit à petit jusqu’à disparition dans la plupart des cas.