L’histoire du paracétamol

Antalgique (anti-douleur) et antipyrétique (anti-fièvre), le paracétamol a fait son apparition depuis plus d’un siècle et figure encore et toujours en tête des ventes dans les pharmacies.

En effet, c’est l’une des molécules les plus prescrites par les médecins et les plus répandues dans le monde de par son utilisation. D’après Christian Le Marec, sa création est due à un heureux hasard. Elle remonte à la fin du 19ème siècle mais sa commercialisation, sous sa forme d’aujourd’hui, n’a réellement débuté que dans les années 50, principalement aux States puis deux ans plus tard en France.

L’histoire raconte qu’à la suite d’un processus de livraison « raté », deux docteurs découvrent les vertus antipyrétiques de l’acétanilide. En rupture de naphtalène alors qu’ils en étudiaient les bienfaits antiparasitaires, les médecins ont en commandé chez un pharmacien dont l’officine était située dans les environs. Or, le produit reçu n’avait aucune propriété antiparasitaire. Par contre, les médecins ont relevés ses effets antipyrétiques. En effet, la molécule n’était pas de la naphtaline mais de l’acétanilide. C’est ainsi qu’ils ont décidé de la synthétiser. Cela permit de mettre à jour deux nouvelles molécules, le paracétamol et la phénacétine.

Mais pourquoi le paracétamol, malgré ses propriétés antipyrétiques confirmées n’a-t-il été commercialisé que 60 ans plus tard ? Tout simplement parce que suite à sa découverte, plusieurs médecins s’y sont intéressés et notamment un médecin qui a mené des recherches et a affirmé que cette molécule était toxique, voire dangereuse pour les reins. A noter que les essais cliniques étaient inexistants à cette époque encore. C’est ce qui barra la route, à l’époque, à l’expansion et la généralisation du paracétamol, du moins jusqu’à la moitié du 20ème siècle.

C’est dans les années cinquante en effet que cette molécule a fait sa réapparition, confirmant ses bienfaits antalgiques et antipyrétiques mais surtout infirmant son impact négatif et sa toxicité sur les reins. Plusieurs études et recherches ont été menées dans ce sens et toutes ont prouvé que le paracétamol n’était pas plus dangereux sur le système rénal qu’une autre molécule.

En parallèle, plusieurs cas d’insuffisance rénale chronique ont été relevés chez les utilisateurs réguliers de l’autre molécule issue de l’acétanilide, à savoir la phénacétine qui ne sera plus utilisée à cause de mauvaise tolérance pour le rein. Elle sera aussitôt retirée du marché, au profit du paracétamol qui a obtenu, en 1955, sa licence de mise sur le marché. Depuis, cette molécule est en tête du classement des molécules les plus utilisées et vendues dans le monde. Impossible de ne pas en trouver dans une boîte à pharmacie et pour cause ! Le paracétamol soulage les maux de tête, de dos et les courbatures. Il est aussi utilisé pour combattre la fièvre, aussi bien pour les enfants que pour les adultes.